Tio’tia:ke/Mooniyang/Montréal, 17 juin 2025 — Après 24 ans de lutte contre les violences sexuelles et de soutien aux survivant·e·s, le CALACS de l’Ouest-de-l’Île annonce officiellement son changement de nom : Collectif Consenti. Cette nouvelle identité reflète une transformation profonde de sa mission, de sa structure et de ses valeurs, désormais ancrées dans une pratique féministe intersectionnelle, centrée sur le consentement et la gestion collective.
Depuis sa fondation en 2001, le CALACS de l’Ouest-de-l’Île a été un lieu essentiel de soutien pour les personnes survivantes de violences sexuelles. Cependant, l’organisme a aussi reconnu les limites de certaines approches féministes traditionnelles, en particulier leur manque d’inclusion des travailleuses du sexe, des personnes trans et non binaires, et des personnes racisées.
Entre 2017 et 2023, l’organisme a entrepris une série de transformations importantes : il a adopté une position en faveur de la décriminalisation du travail du sexe, élargi sa mission pour inclure les personnes trans, non binaires et bispirituelles, réorganisé sa structure interne pour améliorer les conditions de travail, et lancé un processus antiraciste visant à remettre en question ses fondations historiquement blanches.
Ces changements ont entraîné un écart croissant avec les valeurs du Regroupement Québécois des CALACS, dont l’organisme s’est officiellement retiré en 2023 pour devenir indépendant.
« Il nous fallait un nom qui incarne réellement ce que nous sommes devenues », affirme Noah Benoit du Collectif Consenti. « Nous avons transformé nos pratiques, nos politiques, notre culture interne. Ce nouveau nom est un symbole de ce parcours — et de notre engagement continu envers un féminisme qui inclut tout le monde. »
Le mot « Collectif » souligne l’engagement de l’organisation envers une gouvernance partagée, la solidarité et le soutien mutuel. « Consenti », c’est un mot porteur d’espoir — il évoque un avenir où le consentement est au cœur des relations et des communautés.
« Le consentement ne se limite pas aux limites personnelles », dit Zev Saltiel, intervenant au Collectif Consenti. « Il parle aussi du monde qu’on choisit de construire ensemble. C’est ça, le Collectif Consenti. »
Si l’héritage du CALACS fait toujours partie de son histoire, l’abandon de l’acronyme est à la fois symbolique et nécessaire. Pour plusieurs communautés, ce nom institutionnel représentait un frein à l’accès. Collectif Consenti souhaite aujourd’hui offrir un espace d’accueil sécuritaire, inclusif et solidaire, fidèle à ses principes féministes et anticoloniaux.
L’équipe du Collectif Consenti